Etude des apprentissages premiers en relation avec l’utilisation des TICE à l’école maternelle

Eric GREFF : docteur en didactique de l'informatique, professeur de mathématiques et d'informatique à l'IUFM de Versailles (site d'Antony).

L'objet de cette recherche est actuellement d'étudier et de comparer ce que peuvent apporter aux apprentissages premiers les activités centrées autour :

·        du jeu de l’enfant-robot

·        de l’utilisation d’un véritable robot de plancher,

·        de la représentation de ce robot sur ordinateur.

 

De manière plus précise, nous nous interrogeons, dans cette étude, sur la question suivante :

 “ Quelles sont les caractéristiques de réussite et les spécificités des stratégies utilisées par les élèves confrontés à des résolutions de problème selon l'environnement proposé ? ”

“ Comment les élèves résolvent‑ils des problèmes selon s'ils travaillent dans le cadre du jeu de l'enfant‑robot vs de l'utilisation d'un véritable robot de plancher vs de l'utilisation d'un logiciel informatique associé ? ”

 

Etudier les différences de réussite, de stratégies et de comportement des très jeunes enfants confrontés à la résolution de problèmes en fonctions des environnements de travail proposés a fait apparaître un certain nombre de résultats que nous résumons ici :

·        3 instructions semblent être le nombre maximum d’instructions successives qu’un jeune enfant de 5-6 ans est capable gérer simultanément.

·        Les activités dans l’environnement “ robot ” sont associées à l’enjeu important de la manipulation de l’objet cybernétique et font émerger des conflits oraux importants lors du travail en équipe.

·        En revanche, les activités dans l’environnement “ enfant-robot ”et notamment l’utilisation des cartes instructions comme représentantes de la mémoire partielle de l’action prêtent à de véritables situations de coopération.

·        Les activités dans l’environnement “ logiciel ” sont celles qui favorisent le moins les commentaires oraux alors que les activités “ à risque ”, sous-tendant une forte charge émotionnelle, sont celles qui en provoquent le plus.

·        La possibilité de pouvoir condenser le langage de commande (AV 4 à la place de AV AV AV AV) constitue un élément réellement facilitateur. Cette possibilité existe dans le jeu de l’enfant-robot mais n’avait pas encore été adoptée au moment de l’expérimentation.

·        Les exercices concernant les pivotements qui nous semblaient, a priori, simples n’ont pas été facilement réussis par les enfants. De plus, la possibilité de se mettre dans “ le même sens ” que le robot n’a pas constitué, contrairement à notre prévision, une aide sensible.

 

Cette première étude comparative fait donc apparaître des différences signifiantes de réussite, de stratégie et de comportement sans que, pour autant, aucun des environnements se montre “ supérieur ” aux autres en tous points.

Les interactions des enfants en terme d’opposition, de confrontation et de coopération nous semblent constituer un axe de recherche important que nous explorerons avec l’aides de spécialistes des interactions langagières et des psychologues.